Langues régionales
Dans les rencontres et la vie quotidienne, il facilite le contact, l’échange et la convivialité par certaines expressions cocasses, parfois intraduisibles. Pourtant, depuis des années, le Lothringer Platt est en voie d’extinction. Il parvient néanmoins encore à résister dans quelques coins de Moselle, comme à Sarreguemines et dans le Bitcherland, où il est pratiqué couramment. Il fait même un retour en force au Pays des Trois Frontières depuis qu’il est devenu langue officielle au Luxembourg.
Avec plus de 400 000 locuteurs, le Lothringer Platt est la 3ème langue régionale de France après l'occitan et l'alsacien, mais devant le breton, le basque et le catalan.
L’implantation des parlers franciques ou Lothringer Platt pour les linguistes serait antérieure à l’arrivée des Francs au VIème après J-C. De plus en plus de spécialistes s’accordent en effet à dire qu’ils remonteraient à l’époque gallo-romaine. Au VIIIème siècle avant J-C, les Celtes occupaient des territoires allant de la Germanie méridionale et de l’Italie du Nord jusqu’à l’océan Atlantique et aux îles britanniques. Au Ier siècle avant J-C, des tribus germaniques s’installèrent dans une partie de la Lorraine, avant de devenir romaines. Mais les langues celtes et germaniques se sont maintenues à l’Est d’une ligne suivant la crête des Vosges jusque dans les environs de Sarrebourg et englobant la Moselle francique, le Luxembourg, la Sarre ou encore le Palatinat. Issu des langues celto-germaniques, le Lothringer Platt existerait donc en Moselle depuis 2 200 ans. C’est pourquoi les linguistes affirment qu’il s'agit-là d'une langue à part entière et non d'un reliquat mal dégrossi de germain. Les franciques n’ont en outre rien à voir avec le français qui est une langue romane issue du latin. Le Lothringer Platt est resté proche de la langue que pratiquaient Clovis et Charlemagne. Pour les habitants de part et d'autre de la frontière, il constitue un ciment culturel qui a survécu à toutes les vicissitudes de l'histoire.
Carte linguistique de la Moselle (Crédits photo : http://www.maquette-carton-kartonmodellbau.com)
On trouve trois aires géographiques où le Lothringer Platt est parlé avec autant de variantes, à savoir le francique luxembourgeois au Luxembourg et dans le secteur de Diddenuewen (Thionville), le francique mosellan à Busendroff (Bouzonville) et à Bolchin (Boulay-Moselle) et enfin le francique rhénan vers Sändafor (Saint-Avold), Saargemìnn (Sarreguemines) et Bitsch (Bitche). Ces trois aires linguistiques sont séparées des zones de langue française et romane par une diagonale virtuelle. Presque immuable depuis le IXème siècle, elle passe au Sud de Boulay-Moselle et de Faulquemont. On la retrouve dans la toponymie locale et les dénominations de « Nied française » et de « Nied allemande » par exemple. D’ailleurs, dans le Pays de Nied ou Niederland, Alzing se dit « Oljhéngen », Ebersviller, « Ewëschweiler », Filstroff, « Félschtroff », Freistroff, « Freeschtroff », Guerstling, « Gerschlingen », Mainvillers, « Maiwilla », Neunkirchen-lès-Bouzonville, « Nongkerchen » et Vaudreching, « Walaschen ».
Au détour de vos escapades, ne soyez donc pas surpris si vous lisez des noms de village en francique mosellan
Une ligne Creutzwald-Saint-Avold-Faulquemont sépare de même le francique mosellan du francique rhénan. Le francique luxembourgeois se distingue par ses variantes de prononciation, ou isoglosses, avec par exemple « Apel » au lieu de « Apfel » pour dire « pomme ». Malgré la densité des peuplements, ces frontières linguistiques sont restées remarquablement stables au cours des siècles.
La renouveau du Lothringer Platt
Il y a encore un demi-siècle, le Pays thionvillois parlait naturellement le Lothringer Platt. Dans les campagnes, la distinction était très claire. On parlait le français dans les salles de classe, le Platt dans les salles à manger et les jardins. L’emprise de la sidérurgie sur le secteur, avec son flot d’ingénieurs et de cadres venus de toute la France et de travailleurs immigrés en provenance du pourtour méditerranéen, ne fit que renforcer une tendance inévitable. Le Lothringer Platt était condamné à se noyer dans le melting-pot culturel et social du « Texas lorrain ». Car la génération du baby-boom n’a pas pris soin de le transmettre à ses petits-enfants sous la pression française. Celle-ci visait à discréditer cette langue germanique, afin de souder de manière artificielle l’idée d’une véritable nation, en gommant les identités et les particularités régionales. Un travail d’éducation que certains grands-parents ont malgré tout tenté de mener, sans trop de réussite. Si bien que dans les années 1980, seuls quelques rares îlots de Platt subsistaient encore dans la région thionvilloise. Ils se limitaient pour l’essentiel à quelques têtes blanches, disséminées dans les hameaux situés près de la frontière luxembourgeoise et dans l’arrière-pays sierckois.
Face à ce terrible constat, la ville de Sarreguemines a créé en 1993 des classes paritaires bilingues dès la maternelle, ainsi que le Festival Mir redde Platt en 1998. De même, afin de sauvegarder ce magnifique patrimoine culturel, des initiatives ont permis de relancer un certain intérêt au sein de la population. La création d’un pôle du francique au sein de la médiathèque de la cité des faïences, les soirées carnavalesques ou encore les pièces de théâtre en dialecte qui affichent complet démontrent qu’une dynamique est en marche. Le Festival Mir redde Platt, qui en est la pierre angulaire, est le seul rendez-vous consacré à une langue régionale dans l’Est de la France. Il permet de rendre visibles et audibles les expressions artistiques qui s’épanouissent dans cette langue minoritaire, qui reste pourtant l’une des plus vivantes de France.
Le Lothringer Platt fait cependant un retour en force au Pays des Trois Frontières depuis qu’il est devenu langue officielle au Luxembourg en 1984, avec l’allemand et le français. Le Grand-duché en assure depuis activement la promotion sur son sol, où il est perçu comme une valeur ajoutée, voire exigée, pour les travailleurs frontaliers. Le Lothringer Platt est même devenu tendance, comme en témoigne l’incroyable succès de la collection d’habillements flanquée d’expressions franciques lancée par l’Office de Tourisme de Thionville en 2010. Si bien qu’aujourd’hui, les cours du soir et les classes bilingues se multiplient et font le plein, comme à Roussy-le-Village. Dans le canton de Sierck-les-Bains, près de 600 élèves apprennent la langue, qui est dernièrement devenue une option au baccalauréat. Le Lothringer Platt reste cependant superbement ignoré par l’Education nationale française, puisqu’en dehors des initiatives associatives et communales, rien n'est véritablement entrepris pour son apprentissage. Bien que la circulaire Savary soit applicable au Lothringer Platt, le rectorat a en effet longtemps considéré que c’était de l'allemand. Cette langue a donc bénéficié des mesures de cette circulaire au détriment du Lothringer Platt. Depuis 1992, il existe un programme spécifique en Moselle, comprenant des notions linguistiques, historiques, géographiques et littéraires. De nombreuses familles demandent maintenant à ce que le Lothringer Platt soit enseigné en maternelle et en primaire dans certains cantons.
Le cas de figure est probablement unique. C’est celui d’une terre qui avait perdu sa langue et qui s’efforce désormais d’en réapprendre les rudiments, du fait des changements socioéconomiques.
Les langues régionales de Lorraine mobilisent à Metz
Près de 200 personnes se sont rassemblées dans une ambiance bonne enfant samedi après-midi devant la préfecture de région à Metz, afin de défendre et de promouvoir les langues de Lorraine. Les manifestants arboraient des drapeaux lorrains et des chasubles Mir schwätzen Platt. Des rassemblements similaires ont eu lieu un peu partout en France.
Drapeaux lorrains, chasubles en Platt et ambiance bonne enfant étaient au rendez-vous à Metz (Crédits photo : Groupe BLE Lorraine)
Rappelons que le Groupe BLE Lorraine attend que la France ratifie enfin la Charte européenne des langues régionales comme elle s’y est engagée. Nous exigeons également que les langues de Lorraine, en particulier le Lothringer Platt (Franciques Luxembourgeois, Mosellan et Rhénan) et le Vosgien, ne soient plus les parents pauvres des langues régionales en France. Celles-ci bénéficient en effet de moyens autrement plus conséquents que nos langues. Le Groupe BLE Lorraine demande enfin qu’un enseignement bilingue à parité horaire (français / Lothringer Platt) soit mis en place dans les écoles de Moselle germanophone.
Le Groupe BLE Lorraine défend les langues de Lorraine
Très attaché à la culture et au patrimoine de notre région, le Groupe BLE Lorraine défend activement les langues de Lorraine, dont il fait également la promotion et réclame un statut officiel et légal.
Manifestation pour la défense des langues de Lorraine à Metz le samedi 31 mars 2012 (Crédits photo : Pascal Brocard)
Ainsi, dans le cadre de la journée de mobilisation nationale pour les langues régionales de France métropolitaine et d'Outre-mer, le Groupe BLE Lorraine a participé à la manifestation organisée dans les rues de Metz le samedi 31 mars 2012. C’est la première fois qu’un tel évènement était organisé en Lorraine. Auparavant, le Groupe BLE Lorraine avait conduit la délégation lorraine lors du grand rassemblement pour la promotion et la sauvegarde des langues régionales qui a eu lieu à Carcassonne le samedi 24 octobre 2010. La manifestation avait attiré près de 20 000 personnes. La présence historique dans le cortège de la Lorraine, symbolisée par celle du Groupe BLE Lorraine, fut remarquée à plus d’un titre. A cette occasion, nous avons mis en valeur les langues de Lorraine et le drapeau lorrain. La Lorraine était le seul territoire de tout le Nord et le Grand Est de la France à être représenté lors de cette manifestation haute en couleur.
Rassemblement pour la défense des langues régionales à Carcassonne le samedi 24 octobre 2010 (Crédits photo : Groupe BLE Lorraine)
Par ailleurs, le Groupe BLE Lorraine demande l’examen de quatre propositions de loi qui ont été déposées à l’Assemblée nationale et au Sénat. Ces quatre propositions reposent sur un constat simple : l’introduction dans la constitution d’un nouvel article reconnaissant que les langues régionales font partie du patrimoine de la France ne suffit pas à garantir leur développement. Elles ne disposent en effet d’aucun statut légal et sont par conséquent régulièrement remises en cause. Neuf associations soutenues par l’Institut de Droit Local alsacien-mosellan ont appelé les élus mosellans à signer une pétition invitant le gouvernement français à ouvrir un débat au parlement. Le Groupe BLE Lorraine a soutenu cette initiative en signant ladite pétition et en assurant la promotion et la communication.
Le Groupe BLE Lorraine demande également la ratification de la Charte européenne pour les langues régionales et minoritaires par la France. Si cette dernière a été signée par l’ancien Premier ministre socialiste Lionel Jospin en 1999, le Conseil constitutionnel a depuis considéré que le document accordait des droits spécifiques aux locuteurs régionaux et portait par conséquent atteinte au principe d’égalité républicain. Une modification de la Constitution française serait alors un préalable à toute ratification. Le Groupe BLE Lorraine estime de son côté qu’une véritable démocratie ne peut être que pluraliste et respectueuse de sa diversité, y compris culturelle. C’est la raison pour laquelle le Lothringer Platt reste superbement ignoré par l’Education nationale française, puisque rien n'est entrepris pour son apprentissage, à l’exception de quelques initiatives locales. Bien que la circulaire Savary soit applicable au Lothringer Platt, le rectorat a longtemps assimilé celui-ci à l'allemand. Ce dernier a donc bénéficié des mesures de cette circulaire au détriment du Lothringer Platt. Considéré comme une véritable avancée concernant les langues régionales dans le service public d’éducation nationale, la circulaire Savary organise les enseignements de langues et cultures régionales de la maternelle à l’université et autorise les expérimentations, telles que les ouvertures de classes bilingues. L’enseignement des langues et cultures régionales peut dès lors être considéré comme une matière à part entière. Depuis 1992, il existe un programme spécifique en Moselle comprenant des notions linguistiques, historiques, géographiques et littéraires. De nombreuses familles demandent à ce qu'on enseigne le Lothringer Platt en maternelle et primaire dans tous les cantons.
Lire également nos articles sur les langues de Loraine :
Le paradoxe du Lothringer Platt
Le Lothringer Platt est en plein essor
Identité locale : le succès inattendu du Lothringer Platt
Interview de Jo Nousse de MANNIJO
Enseignement Lothringer Platt Université de Lorraine
Petit Nicolas traduit et edite en Vosgien
Rejet sénat ratification charte européenne langues régionales
Participez à notre Forum sur les langues de Lorraine :
http://forumdeslorrains.forumactif.com/c8-langues-et-parlers-de-lorraine.
Commentaires (14)

- 1. | 23/05/2019

- 2. | 02/11/2018
A noter que le francique luxembourgeois est l’une des trois variantes du Lothringer Platt. Il est reconnu comme langue officielle au Luxembourg et est de plus en plus exigé pour travailler au Grand-duché.

- 3. | 26/01/2018
C’était dans les années cinquante, non pas dix huit cent cinquante et encore moins dans les années dix sept cent cinquante, Non c’était bien dans les années dix neuf cent cinquante.
Mais ? Me direz-vous il n’y avait pas de guerre dans les années cinquante… Et pourtant si… nous étions légions de gamins contre un individu qui voulait absolument nous faire parler une langue étrangère et comme il était bien plus fort et mieux armé que nous, nous ne pouvions que nous soumettre ou alors être prêt à affronter la correction qui consistait généralement à trois coups de bâtons sur une partie de notre corps qui nous blessait directement au cœur et salissait profondément notre honneur car si nos fesses étaient bien rouges, ce n’était rien comparé au déshonneur subit car toutes les jeunes filles de la classe assistaient au supplice.
En effet nous étions les baby boomers, selon certains spécialistes des idéalistes, des égocentriques, qui d’ailleurs quelques années plus tard ont lancé les évènements de mai 68 pour se venger…
Nous n’étions pas contre l’instruction, bien au contraire mais tant que nous étions dans les jupons de nos mères, grand-mères ou autre jeunes et ravissantes jeunes femmes qui nous choyaient, nous avions acquis une langue maternelle qui était celle des francs, c'est-à-dire celle de Charles le grand… non ce n’était pas le même qui s’est opposé aux étudiants de mai 68 mais celui qu’on appelait Charlemagne et même Clovis avant lui.
Donc la langue que nous parlions avant l’enrôlement dans les classes de français qu’on nous défendait de parler s’appelle le francique mosellan qu’on appelle généralement le Blatt. Pourquoi le Blatt ou Platt? Simplement parce que les Francs venaient de pays plats alors que les Deutsch venaient de pays hauts et s’exprimaient en Hoch Deutsch.
Certains historiens disent que les premiers francs seraient venus de Suède il y a plus de deux millénaires. D’ailleurs la France s’appelle Frankreich (le royaume des Francs) selon tous les hommes (Alle Männer ou Allemands).
Ceci dit, c’est à coup de bouchons répétés qu’un grand homme nommé Victor… non pas Hugo mais Champé nous appris difficilement une langue dérivée du latin et qui nous était totalement inconnue.
Il faut avouer qu’il avait beaucoup de mérite car venir à bout d’une classe parfois indisciplinée de plusieurs dizaines d’élèves de six à quatorze ans n’était pas une sinécure, bien au contraire. En effet, museler toutes velléités d’une ribambelle de gamins en culotte courtes qui ne pensaient qu’à se chamailler ou encore à s’amuser n’était donné qu’à un homme doté d’une grande patience et d’un esprit émérite capable de faire passer sa détermination à modeler nos esprits réticents bien au-dessus de ses envies personnelles.
Mais, me direz-vous que viennent faire les bouchons à ce stade du récit ? En fait le bouchon était un objet comme un autre qui était donné par l’instituteur au premier qui osait prononcer un mot en blatt, ce qui arrivait fréquemment pendant la récré. Ce dernier se hâtait de refiler ce fameux bouchon à un autre élève qu’il entendait prononcer un mot de blatt et ainsi de suite jusqu’à la fin des cours et le dernier qui possédait le bouchon avait droit à une punition. Bien entendu comme il fallait s’y attendre le dernier détenteur du bouchon était plutôt réticent à se déclarer et il fallait souvent refaire chronologiquement le parcours du bouchon jusqu’à ce qu’il y en ait un qui avoue l’avoir… perdu.
Je me rappelle qu’à cette époque glorieuse nous devions subir également en fin de matinée à une heure de catéchisme un jour sur deux et c’était un personnage mi-curé, mi-herboriste qui maniait le pendule aussi bien que le stock (bâton). D’ailleurs je me demandais à cette époque s’il ne guérissait pas certains de ses nombreux « clients » par des hokous bokous. En effet il y avait toujours pléthore de voitures immatriculées en Allemagne devant le presbytère qui est devenu la mairie du village par la suite.
Ce triste personnage qui ne souriait qu’en faisant la grimace menait la classe avec un gros bâton qui servait à taper sur la tête, les épaules ou le dos des gamins que nous étions et qui avaient oublié d’apprendre par cœur le résumé de leur catéchisme.
Evidemment devant un tel acharnement de brutalité nous étions également obligés de prendre des initiatives qui s’imposaient et on pouvait voir les gamins même par des journées de grosses chaleurs emmitouflés dans d’épaisses canadiennes avec des cols en fourrure qui protégeaient tant soit contre ces volés de bois dur administrés violemment par ce curé qui nous faisait payer durement son handicap physique qui le faisait ressembler à un oiseau de mauvaise augure qui semblait prendre son envol à chaque pas car il avait une jambe plus courte que l’autre sous sa soutane noire qui lui descendait jusque sur les chaussures noires et cette soutane comportait des centaines de boutons noirs. Il faisait penser à un corbeau : Rabe chez les allemands, Châke dans le village voisin et Kôve chez nous à Berviller.
Bien des années plus tard j’ai fais la paix avec mon ancien instituteur en reconnaissant tous ses mérites. Il a eu la témérité de mater des générations de gamins indisciplinés et il avait un esprit poétique en étant amoureux de son village ainsi que de la nature environnante.
J’ai eu la chance et l’honneur de faire une sortie « champignons » avec lui et le plus grand honneur qu’il m’ait rendu est d’avoir dit à ma mère que l’élève avait dépassé le maître en ce qui concernait la connaissance des champignons.
Gaston Thiel

- 4. | 30/07/2016

- 5. | 16/11/2015
A noter que tous les pays d’Europe ont signé et ratifié la charte des langues régionales et minoritaires sauf un, la France.